Médecine personnalisée : La thérapie du sur-mesure
Unique ! Chacun de nous est un être unique.
C’est l’unicité des individus qui engendre la diversité de l’humanité. Cette diversité est une chance pour l’Homme, car il n’y a pas plus triste qu’un monde monolithique, uniforme et prévisible.
Ce constat est tellement vrai qu’il se vérifie jusqu’au niveau des gènes. Ainsi, chaque individu dispose de spécificités génétiques qui vont déterminer, entre autres, la nature et l’ampleur de sa réponse à un traitement donné, et le degré des effets secondaires qu’il va développer.
La médecine classique, celle d’aujourd’hui, devait s’adapter pour répondre à ce nouveau défi, et elle l’a fait : cela s’appelle la médecine personnalisée.
Conscients de l’intérêt et du grand avenir de cette nouvelle discipline, les Laboratoires Cooper Pharma ont organisé une conférence autour de ce thème, le jeudi 06 octobre. Cette rencontre, qui rentre dans le cadre du cycle de formation continue dédié aux médecins, a été remarquablement animée par le Professeur Youssef Daali, enseignant à l'école de Pharmacie et de Médecine de l'Université de Genève. Ce dernier a commencé par rappeler le principe et les bases de cette médecine avant-gardiste, avant de donner des exemples concrets quant à son apport dans l’amélioration de la prise en charge des patients.
La médecine actuelle, qui est à la médecine personnalisée ce qu’est le prêt-à-porter au sur-mesure, souffre de l’hétérogénéité des réponses des patients vis à vis d’un même traitement. On estime aujourd’hui que sur dix patients recevant un même médicament, seuls cinq patients en tirent un bénéfice. L’intérêt de la médecine personnalisée va consister à anticiper, grâce à un test diagnostic, ceux pour qui le traitement serait le plus bénéfique, et ceux pour qui il ne le serait pas.
En cancérologie, la médecine personnalisée est une réalité quotidienne, et avant l’instauration de nombre de traitements, on recourt systématiquement à des analyses tissulaires complémentaires. Dans le cancer du sein par exemple, la détection d'une surexpression de HER2*, présente dans 15 % des cas, permet de prédire une réponse favorable au trastuzumab. Inversement, une tumeur HER2-négative récuse ce traitement.
Les progrès de la génétique, de la pharmacie et de l’informatique jettent les bases d’une révolution scientifique dans la prise en charge des maladies. Le patient de demain sera certainement doté d’une carte de santé contenant toutes les informations le concernant, y compris ses spécificités génétiques. Le clinicien disposera alors de toutes les données lui permettant de soigner le patient par le bon médicament, au bon moment.
Les promesses de la médecine personnalisée sont nombreuses : optimisation des traitements médicaux, baisse des effets secondaires des traitements et les retombées économiques que cela implique. Seulement, pour atteindre ces objectifs, il faut une généralisation de cette médecine pour arriver à baisser ses coûts qui représentent aujourd’hui un frein à son développement.
En attendant une telle révolution, rien ne nous empêche de rêver que tous les intervenants du secteur de la santé (décideurs et professionnels de la santé) s’attèleront à accélérer le processus de cette généralisation, car si la médecine personnalisée a un coût, la santé, elle, n’a pas de prix.
Zitouni Imounachen
* Le récepteur HER2 fait partie de la famille des récepteurs EGFR (Epithelial Growth Factor Receptor). L’EGFR est impliqué dans la régulation de la prolifération et de la survie des cellules et, en particulier, des cellules cancéreuses.
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